29 Eylül 2009 Salı

Grippe A : les gels hydro-alcooliques efficaces doivent respecter certaines normes, selon l'Afssaps

Alors que le lavage des mains régulier est largement préconisé pour prévenir l'épidémie de grippe A, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) publie ses recommandations quant au choix de gels et solutions hydro-alcooliques efficaces.

Le choix de ces gels est parfois difficile tant l'offre est importante. Pour que les consommateurs puissent mieux s'orienter, l'Afssaps a défini, suite à des évaluations, les critères d'efficacité des produits hydro-alccoliques. Les étiquettes des gels doivent mentionner la norme NF EN 14476. Si cette norme n'est pas indiquée, le produit doit contenir un de ces trois alcools : éthylique, propylique ou isopropylique, dans des concentrations comprises entre 60 et 70 % (ou entre 520 et 630 mg/g).

"Le virus H1N1 peut survivre dans l'environnement de quelques heures à quelques jours", selon l'Afssaps. Tout comme la grippe saisonnière, le virus de la grippe A peut se transmettre par voie aérienne, par contact rapproché avec un malade ou bien par les mains si celles-ci ont touché des objets contaminés par un porteur du virus. Dans ce contexte, l'Afssaps préconise le lavage des mains plusieurs fois par jour, "dès lors qu'un point d'eau potable est disponible", avec un savon et ce pendant au moins 30 secondes. Mais en l'absence de point d'eau, l'agence française recommande l'utilisation d'un produit hydro-alcoolique, rappelant que la friction doit être de 30 secondes pour être efficace.

Pesticides : l'exception française

Les pesticides sont très largement utilisés dans l'agriculture traditionnelle pour favoriser une croissance saine des plantes. Problème : leurs répercussions sur l'environnement, que ce soit dans l'air, dans l'eau ou dans notre assiette. Les conséquences néfastes sont depuis longtemps mises en évidence par les scientifiques.

Trois principaux pesticides sont utilisés en agriculture : les insecticides pour se débarrasser d'insectes ravageurs, les fongicides pour éviter les maladies causées par des champignons et les herbicides (ou désherbants) pour supprimer les "mauvaises" herbes.

La connaissance des méfaits des pesticides sur la santé devrait naturellement imposer leur réduction. Pourtant, il n'en est rien dans notre pays. L'étude de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)1 portant sur l'année 2007, désigne la France comme le plus mauvais élève européen. Tandis que certains de nos voisins réduisent l'utilisation de produits chimiques pour leurs cultures, nous sommes sur la première marche du podium des pays les plus contaminés en Europe et en quatrième place, sur le plan mondial.
De plus en plus de produits toxiques dans nos assiettes

La France est la plus grande consommatrice de pesticides, après le Brésil, les Etats-Unis et le Japon. Et comme si ce classement ne suffisait pas, l'étude de l'EFSA1 constate même une augmentation des résidus de pesticides dans certains produits alimentaires français. En effet, 7,6 % des fruits et légumes analysés en 2007, dépassaient les limites maximales en résidus (LMR) autorisées. Une aggravation de la situation puisqu'en 2006, ce chiffre n'atteignait "que" 6 %. Autres aliments testés, les céréales connaissent la même évolution délétère : 8,16 % des céréales analysées en France dépassaient les LMR en 2007, contre seulement 1 % en 2006 ! Des chiffres qui ne prêtent guère à l'optimisme…

De plus, l'EFSA a constaté au sein de l'Union Européenne, une diminution du pourcentage des produits contenant plusieurs résidus de pesticides différents… sauf en France. Ainsi, le nombre d'échantillons contenant plusieurs résidus a même fortement augmenté, évoluant de 25,8 % en 2006 à 32,75 % en 2007.

Pour limiter l'inquiétude face à ces résultats, les scientifiques de l'EFSA précisent que "la présence de pesticides dans l'alimentation et même le dépassement des LMR, n'entraînent pas nécessairement de problèmes du point de vue de la sécurité des aliments". Pourtant, ces résultats peuvent inquiéter quant à la qualité des produits alimentaires issus de la filière classique.
La pomme reçoit jusqu'à 27 traitements

Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF)2 informe les consommateurs sur le contenu chimique de plusieurs aliments. Ils nous révèlent ainsi que les salades font partie des produits les plus contaminés par les résidus de pesticides. Dans ce seul aliment, on peut trouver les molécules toxiques suivantes : Chlorothalonil, Iprodione, Procymidone, Vinclozoline, Deltamethrine, Propyzamide. Parmi ces produits, certains sont des perturbateurs endocriniens (molécules qui agissent sur l'équilibre hormonal de l'organisme) et d'autres pourraient être cancérigènes.

Mais selon la MDRGF, les fruits ne sont pas non plus épargnés. La fraise par exemple, qui pousse souvent sous serre, est traitée avec de nombreux fongicides, pour tuer les champignons. Les pommes sont encore plus exposées, puisque dans certaines régions de France, la moyenne des traitements est de 27 par an ! De même, le blé utilisé pour fabriquer le pain des boulangers, peut parfois être traité jusqu'à 9 fois ! Le lait peut aussi subir des contaminations de pesticides chlorés, qui persistent par ailleurs longtemps dans l'environnement.

Même le vin n'est pas épargné. Il est peu rassurant de savoir que 95 % des vins de culture traditionnelle contiennent des résidus de pesticides. Des analyses réalisées sur des vins d'Europe et du monde entier ont permis de découvrir que le vin possède parfois des quantités de pesticides considérablement plus importantes que l'eau. Certaines bouteilles présenteraient parfois 5 800 fois supérieures aux Concentrations Maximales Admissibles (CMA) autorisées pour l'eau du robinet. Et là encore, ces résidus neurotoxiques, perturbateurs endocriniens ou cancérigènes, ont des répercussions directes sur la santé des consommateurs.

Chaque jour, les consommateurs sont ainsi exposés à ces pesticides et ingèrent ces produits toxiques. Et l'alimentation n'est pas la seule cause de toxicité. Les Français qui habitent dans les régions de cultures, sont particulièrement touchés, puisqu'ils inhalent au quotidien ces mêmes résidus chimiques.
Pesticides et maladies chroniques

Les pathologies chroniques liées à une exposition aux pesticides sont nombreuses : allergies, troubles neurologiques (Alzheimer, Parkinson), perturbations hormonales, troubles cardiaques, troubles digestifs fonctionnels et cancers (hémopathies malignes, cancers du poumon, de la prostate ou encore du sein).

L'Institut national du cancer se réfère à plusieurs études pour émettre l'hypothèse d'un lien entre le rôle des pesticides et les tumeurs cérébrales des adultes. Même suspicion pour les tumeurs chez les enfants, notamment lorsque leurs parents utilisent des pesticides dans le cadre de leur profession ou lorsque l'enfant a été exposé durant la grossesse3.

Mais l'explosion de ces maladies est-elle surprenante, lorsqu'on sait qu'en 2004, sur 76 000 tonnes de pesticides commercialisés en France, environ 90 % étaient destinés à l'agriculture ? Pour cette même année, 5,4 kilos de pesticides étaient utilisés pour un hectare cultivé4.

L'être humain fait partie de l'espèce animale et en cela, il est directement concerné par la contamination de son environnement et de son alimentation. Impossible de vivre dans une bulle pour se prémunir des nuisances toxiques. Alors pour se protéger, il est urgent de protéger notre environnement.

Véronique Le Saux, 18 septembre 2009

1 - “2007 annual report on pesticides residues”, according to Article 32 of Regulation (EC) No 396/2005, prepared by Pesticides Unit of EFSA, issued on 10 june 2009.
2 - Etude “Pesticides, non merci” réalisée par le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF), mise à jour en janvier 2009.
3 - Etude “Risques de cancers et pesticides” par l'Institut national du cancer, mars 2009.
4 - Observatoire des résidus de pesticides (ORP).